Aujourd’hui soixante treize ans, retraité, j’ambitionne de faire revivre, par l’écrit, la seconde moitié du  vingtième siècle dans mon cher Luxeuil, et vous invite à suivre la chronique de la vie locale, dans les domaines :  sportifs, sociaux, économiques et festifs, depuis 1946, faisant coïncider « ces racontotes » avec ma propre existence.


A commencer par cette entrée en matière où je vous résume, en quelques lignes, les faits particulièrement importants publiés à propos de ces trente trois ans de vie, le reste de ces chroniques est à découvrir en consultant les deux cents soixante pages du livre.


Sans ignorer les deux mille ans d’histoire, pour moi tout commence en 1949, l’année de ma naissance coïncidant avec l’écriture, par le Principal du Collège, Eugène Henri Reeb d’un livre  présentant la ville où je passerai mon existence, observant quantité d’évènements locaux, régionaux, nationaux, voire internationaux.


D’ailleurs mon premier anniversaire se fête en même temps que les mille quatre cents ans de l’ère Colombanienne pour lesquelles les réceptions sont somptueuses, réunissant des évêques, archevêques et cardinaux en provenance de toute l’Europe, emmenés par Mgr. Roncalli futur Pape jean XIII. De plus l’ouverture récente d’archives rappelle que le monde politique avait utilisé l’événement pour jeter les bases alors secrètes, à l’initiative de Robert Schuman, de la future union européenne.


Cette période de l’immédiat après-guerre sera fertile en créations « Tous azimuths », puisque on assiste aux débuts des Gauch’nots et Gauch’nottes sur une idée de Jacques Frichet gardien des traditions de nos Vosges Saônoises, le succès sera tel que la troupe diffusera notre art de vivre sur tous les continents. Dans le même temps les dirigeants du club cycliste organisent le premier « Tour des Bains », une course dont la réputation s’étendra sur tout l’Est et deviendra le rendez-vous annuel, quelque soit les positions sociales du « Tout Luxeuil ».


Ainsi va la vie, Jules Adler, qui a su magnifier sa cité d’origine, est décédé à Paris, connu nationalement il laisse à la postérité tout une gamme de tableaux dont plusieurs représentent Luxeuil et seront exposés au musée qui portera son nom.


En cette année 1953, notre ville, coutumière au fil du temps, des rendez-vous historiques, ajoute ce millésime à son patrimoine. En effet la construction de la base aérienne 116 est terminée, et les avions à réaction tels F84 occupent dorénavant le ciel haut-saônois, la portée de l’évènement est exceptionnelle, puisque la construction simultanée de la « Cité du Stade » permet d’ajouter trois mille habitants aux six mille actuels.


Perpétuant la pensée de Saint-Colomban, l’école qui porte son nom est surtout le siège d’un important et réputé séminaire. Le développement  exponentiel d’un établissement ayant donné deux cent cinquante prêtres à l’Eglise est surtout l’œuvre du Chanoine Roy dirigeant l’école durant vingt neuf ans dont les camarades viennent d’organiser le jubilé en 1954.


La politique intéresse toujours et le parti radical ayant reçu l’accord du Président Pierre Mendes-France pour animer son congrès de 1955 lui prépare un accueil digne de son statut. D’ailleurs Les habitants se sont constitués en foule installée sur tout le parcours du chef du gouvernement lui témoignant une ferveur rarement constatée.


Toujours motivée par le bien être de notre communauté, la municipalité multiplie les aménagements religieux et ludiques. Côté « Cité militaires » les trois cents paroissiens du lieu pourront maintenant assister à l’office dominical dans « leur » Chapelle des Ailes. Quant aux amoureux de l’eau et de la pêche, le creusement d’une clairière de quatre hectares au cœur de la forêt des sept chevaux donnera accès à un vaste étang bordé par une guinguette. Pour terminer les noctambules seront eux aussi comblés après l’ouverture du « Nouveau Casino », comprenant jeux, dancing et cinéma.


Déjà plusieurs fois membre d’un gouvernement, notre Maire est nommé Secrétaire d’Etat à l’Air. Technicien, André Maroselli fut le Ministre qui à la libération mit sur pied le plan de fabrication d’avions à réaction et engagea le plan de construction de logements pour les militaires.


Il est de tradition que toutes les bases soient baptisées du patronyme de l’un des héros  du ciel. La BA 116 a désigné le Colonel Tony Papin, pour la définir, l’un de ses glorieux pilotes officiant au « Camp » depuis 1935, tragiquement disparu en combattant lors de la guerre d’Indochine le 1er février 1946.


1959, sera pour toute ma génération, l’année du drame ayant frappé deux de nos fidèles et courageux Sapeurs-Pompiers Pierre Bonnot qui décédera et Jean Durand resté paralysé, en luttant contre un incendie à Saint-Sauveur. Ils resteront pour toujours le symbole d’hommes risquant leur vie pour secourir leurs concitoyens.


Heureusement pour l’histoire ! Le Docteur Cugnier et l’association des amis de Saint-Colomban spécialistes du moyen-âge et amoureux actifs de Luxeuil, se sont attachés, avec succès, à la réhabilitation du site ayant abrité Saint-Valbert, laissé désert depuis le début du siècle.


L’idée de créer une Amicale Laïque, en charge de soutenir l’école et de développer une offre culturelle, proposée par Madame Seiler conseillère municipale et directrice du C.C. des filles poursuit son chemin en enregistrant rapidement plus de quatre cents adhésions. L’activité sportive, à peine évoquée par les pionniers, deviendra, au fil du temps, le fer de lance de l’association.


Les grands jours de 1962 débutent dès l’atterrissage du DC.6 présidentiel, faisant entrer la Franche-Comté en effervescence à l’idée d’apercevoir ou d’approcher le Général de Gaulle. Dans la traversée de chaque commune, même petite, les habitants réunis acclament le chef de l’Etat. Chez nous, tous les présents massés place de la Mairie savent dorénavant ce qu’est un bain de foule, surtout que lors du traditionnel « serrage de mains » le public est tellement nombreux et enthousiaste que le service d’ordre peine à le contenir. Le président obtenant là un « record » de soutiens qui ne sera jamais égalé.


L’atmosphère est sereine, mais cette douce quiétude sera perturbée par le drame industriel subi par les ouvriers du Tissage Mieg presque tous locataires des « Cités », dont la fermeture laisse sans emploi deux cent soixante employés et inquiète pour le logement de cent familles. Heureusement pour l’immédiat, la FETT puis Chavanoz relanceront l’activité, hélas pour une courte période.


Luxeuil confirme son statut de ville sportive puisque s’ajoute, en 1964, au Stade réservé aux disciplines de plein air, un « Palais des sports » destiné aux activités sous couvert doublant ainsi l’offre en matière d’activité physiques. Tous les athlètes de compétition locaux valoriserons ces sites en s’installant parmi l’élite régionale voire nationale.


Le « fameux carnet d’adresses » de Claude Rischmann et sa proximité nationale avec Suzanne Berlioux a permis au CNL d’organiser un meeting clôturé par une course entre le champion local Jean-Louis Frère le la médaillée d’Or olympique Christine Caron. Même si force est restée à la « Numéro UN mondiale » ; Jean-Louis Frère, devancé seulement de peu, sera pour toujours le symbole du sport nautique de notre ville.

La vie luxovienne de 1946 à 1978

La  cité aux deux mille ans d’histoire, est réputée pour ses vestiges et son  bassin de population ouvert sur l’Europe. Bien sur son grand ordonnateur festif Jacques Frichet s’inspirant des traditions populaires « d’ailleurs », nous ramène d’Allemagne tous les ingrédients nécessaires à Fêter la Bière en communiant avec une foule considérable, massée sous un immense chapiteau, consommant en une seule soirée vingt trois hectolitres du breuvage si apprécié.


1967 sera pour Jacques Maroselli l’année de la revanche, lui qui en 1962 avait du s’incliner devant le maire de Servance pour seulement trente six voix de retard, s’installe dans le fauteuil de Député, nanti cette fois d’une confortable avance. Jacques Maroselli siégera au Palais Bourbon à une place précédemment occupée par son père André.


Comme toute la France, notre commune est confrontée aux événements de Mai, ici aussi les entreprises, faute de compagnons s’arrêtent. Les luxoviens envahissent la place de la mairie pour écouter les orateurs, souvent syndicalistes, et défiler dans les rues réclamant des hausses salariales et le départ du Général de Gaulle. Puis le mouvement s’essouffle pour faire place aux élections législatives qui seront largement favorables au gouvernement en place, obligeant Jacques Maroselli à céder son siège de député.


En cette année 1969, notre vieille cité fête son bi-millénaire, en organisant un défilé historique à travers la ville, retraçant en onze tableaux ses deux mille ans d’histoire, devant une foule en liesse impossible à compter. Etait couplée à l’événement, la première création théâtrale du « Festival des Hauts de Saône », une manifestation culturelle qui marquera l’époque.


Originaire de Corse André Maroselli vient de décéder dans sa ville d’adoption, qu’il a fait entrer depuis sa première élection en 1927 dans l’ère moderne. Il restera, indiscutablement comme « le Luxovien du XXe siècle ». Son action profitable à tous les luxoviens passés de 5500 à 10.000 habitants est riche, entre autres, de la réhabilitation de l’offre thermale, la construction de la base et la création des quartiers du Mont-Valot, Messier et Militaire.


Notre ville ne se contente pas de contempler ses trésors architecturaux et d’évoquer son histoire, de truster les victoires sportives et d’organiser des fêtes somptueuses, elle s’ouvre, au début des seventies, largement à la culture en transformant l’art prétendu élitiste en spectacle populaire accessible à tous. En 1971, le parc thermal abrite le Festival des Hauts de Saône dans sa mise en scène originale et l’exposition internationale des sculptures contemporaines.


La sortie annuelle du guide Michelin, toujours attendue avec impatience par le milieu de la restauration, s’avère particulièrement glorieuse pour les tables locales, puisque au chapitre des étoilés, le Métropole du Chef Vogler est désormais accompagné par le nouveau restaurant des Trois Lapins dirigé par le Chef  Veissière. Avec le Père Rota fougerollais, distingué depuis plus de vingt ans, le bassin thermal signe là une étonnante réussite appréciée des gastronomes.


La section athlétisme, mère de toutes les disciplines sportives était éteinte depuis le début des sixties. Heureusement, les exploits du Champion de France Jeanneret, licencié au F.C. Sochaux maintenaient un intérêt certain pour l’activité. Forts de ce constat, les éducateurs « historiques » Baron et Vienot provoquent une réunion destinée à la renaissance du club. Ainsi le Club Athlétique Luxovien se donne, début 1973, les moyens d’intéresser à nouveau la jeunesse.


Toujours attentive à l’éducation de ses concitoyens, la commune ne cesse d’apporter les services nécessaires à une vie agréable. Cette année 1974 c’est un nouveau C.E.S. bâti au cœur du quartier Messier qui est offert aux enfants des quartiers neufs et à ceux des villages du canton.


La compagnie des « Gauch’nots et Gauch’nottes », rappelant bien au delà des frontières les traditions comtoises et la vie luxovienne d’antan fête ses vingt cinq années de prestations scéniques témoins de son exceptionnelle notoriété. De plus tous ont découvert, grâce à eux, les fêtes de la bière et le festival des Hauts de Saône, tout en s’ouvrant à la culture populaire qui rattache les sabots de nos ancêtres à notre existence actuelle.


Le centre hospitalier a cent ans. En 1876, le marquis Ferdinand de Grammont donne son hôtel particulier à la commune afin qu’elle y installe un hôpital. Dès 1900 le chirurgien Gauthier crée son service, avant l’arrivée en 1926 du Docteur Engelhard l’homme symbolisant la médecine moderne. Au fil du temps les améliorations se succèdent pour terminer par l’ouverture d’une maison de retraite vers 1970.


Afin de sauver l’outil de travail, les quatre-vingts seize employés de « Feu » la fonderie Liblin », tentent de continuer l’activité en créant une Scop chargée de racheter les parts de la société. La gestion de cette particulière structure juridique, est basée sur le principe démocratique : « Un homme = Une voix », permettant à l’ensemble des salariés de devenir propriétaires de « leur usine ».


1978, la fin de cette période du « Changement luxovien », honore la famille Frichet, d’abord réputée dans le milieu industriel, leur nom se conjugue maintenant avec le patronyme « Gauch’nots » puisque père et fils n’on cessé d’oeuvrer avec leurs amis du folklore pour diffuser l’art de vivre d’antan. Aujourd’hui Jacques reçoit la Croix de la Légion d’Honneur et Bernard le diplôme de Docteur en Médecine.















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